Parfois, elle murmure doucement. Parfois, elle tonne comme un mégaphone collé à votre oreille. Cette fameuse voix intérieure, celle qui commente, juge, évalue… à longueur de journée. Elle prétend tout savoir sur vous, vos limites, vos défauts, vos erreurs. Et si on vous disait qu’elle vous ment ? Qu’elle n’est pas aussi sage qu’elle veut le faire croire ?

Non, vous n’êtes pas fou ou folle. Cette voix est bien réelle. Mais ce n’est pas toujours la vôtre. C’est peut-être celle d’un imposteur bien installé dans votre tête. Et aujourd’hui, on vous propose de lever le masque.

Reconnaître sa voix intérieure… et ses nombreux visages

La voix intérieure, on en a tous une. C’est cette petite pensée qui vous parle pendant que vous cherchez vos clés, que vous repensez à une conversation ou que vous essayez une tenue devant le miroir. Elle peut être douce, encourageante, intuitive. Mais parfois, elle devient sournoise, cassante, sarcastique.

Parfois, elle vous souffle :
👉 « Tu vas assurer, tu es prêt. »
Mais trop souvent, c’est plutôt :
👉 « Tu vas te planter. T’as encore oublié un truc, non ? »

Ce n’est pas que vous soyez mal fait. C’est que cette voix peut adopter plusieurs rôles, et pas toujours les plus flatteurs :
– Le critique intérieur
– Le juge suprême
– Le prophète de l’échec
– Ou le perfectionniste insatisfait

Spoiler : ce sont souvent les mêmes qui partagent un bureau dans votre esprit.

Pourquoi notre voix intérieure peut devenir un imposteur

Au départ, cette voix se voulait utile. Un garde-fou, un GPS émotionnel. Mais au fil du temps, elle a été colonisée. Par qui ? Par les messages qu’on a entendus enfant, les injonctions sociales, les comparaisons constantes… Bref, pas les plus fiables des conseillers.

Elle a pris la voix d’un parent exigeant, d’un prof qui vous a humilié en CM1, ou encore celle de votre propre peur de ne pas être assez. Et comme elle s’exprime depuis « l’intérieur », on lui donne le bon Dieu sans confession. Sauf qu’elle ne dit pas la vérité. Elle dit sa vérité. Et elle se plante souvent.

D’un point de vue psy, elle s’appuie sur des biais cognitifs :
La pensée tout ou rien : si ce n’est pas parfait, c’est nul.
La généralisation : « Tu rates toujours tout. »
La lecture de pensée : « Tu sais qu’ils pensent que t’es incompétent. »
C’est fascinant comme elle peut se prendre pour une médium, non ?

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Les signes que votre voix intérieure vous ment

Pas besoin de loupe pour repérer cette voix imposteur. Voici ses petites signatures bien connues :

– Elle adore commencer ses phrases par « Tu ne peux pas… », « T’es trop… », « Tu n’y arriveras jamais… ».
– Elle vous compare constamment aux autres, et bien sûr, vous perdez à chaque fois.
– Elle surgit dès que vous avez un projet, une envie, une idée brillante… pour la saboter avec un grand sourire.
– Elle utilise des mots durs, catégoriques, sans appel.
– Elle vous fait douter de vous, même quand tout va bien.

En résumé, elle est un peu comme ce collègue qui critique tout mais ne propose jamais rien.

Comment démasquer cette voix intérieure toxique

La première étape, c’est d’écouter en conscience. Arrêtez le pilotage automatique et posez-vous cette question : « Est-ce que je parlerais à mon meilleur ami de la même manière ? »

Ensuite, donnez-lui un surnom. Oui, oui. Ça peut être « La Rabat-joie », « La Madame Je-sais-tout », « Le Pro du Drame ». Plus vous la nommez, plus vous la démasquez. Et plus elle perd de pouvoir.

Un autre outil magique : l’écriture. Prenez 5 minutes pour noter ce qu’elle dit. Ensuite, lisez ces phrases à voix haute. Effet miroir garanti : vous réaliserez à quel point elle exagère.

Et pour les jours de doute intense, testez cette technique :
Imaginez qu’un ami vous dise exactement les mêmes choses. Quelle serait votre réaction ? Spoiler : vous ne le laisseriez pas parler comme ça.

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Transformer sa voix intérieure en alliée

La bonne nouvelle ? Vous pouvez reprogrammer votre voix intérieure. Non, ce n’est pas de la science-fiction. C’est même prouvé.

Commencez par introduire un peu d’auto-compassion. Parlez-vous comme vous parleriez à un enfant qui fait de son mieux.
➡ « Je suis nul(le) » devient : « C’était difficile, mais j’ai essayé. »
➡ « Je ne vaux rien » devient : « Je traverse une mauvaise passe, mais ça ne me définit pas. »

Utilisez aussi des affirmations positives, pas forcément perchées, mais réalistes et bienveillantes.
Et entourez-vous de voix qui vous élèvent : livres inspirants, podcasts motivants, personnes qui croient en vous.

Enfin, la méditation et les thérapies comme la TCC (thérapie cognitive et comportementale) sont de vraies alliées pour faire le tri dans ce brouhaha mental et recréer un espace intérieur plus sain.

Petit à petit, reprendre le pouvoir

Transformer sa voix intérieure, ce n’est pas une mission express. C’est un entraînement quotidien. Mais plus vous pratiquez, plus vous reprenez la main.

Et devinez quoi ? Plus cette voix devient douce, plus vous osez. Osez parler, créer, dire non, dire oui. En bref, vivre.


Et si votre voix intérieure était un imposteur ? Peut-être. Mais ce n’est pas une fatalité. Vous pouvez la recadrer, la remettre à sa place, et surtout, apprendre à écouter une voix plus profonde : celle qui vous connaît vraiment, vous soutient et vous pousse vers le meilleur.

Et cette voix-là, elle mérite d’être entendue.

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